Louise
ou La nouvelle Julie
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Québec/Amérique,
1981 |
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Marc Gendron fait dans la littérature québécoise
une entrée qu'on pourrait qualifier pour le moins de fracassante
avec son roman «Louise ou La nouvelle Julie»... Il a l'art, si rare,
de retenir son lecteur de bout en bout. L'écriture est remarquable
par sa qualité et son brio... Il est difficile de croire qu'il puisse
s'agir d'un premier roman tant la maîtrise de son auteur est grande...
Mais force est d'admettre qu'il s'agit d'un coup de maître. (Michel
Beaulieu, Livre d'ici, Vol. 6 N° 47, août 1981)
De belles pages d'érotisme lesbien, d'érotisme tout court. Agréable
collision, dans ces lettres qui forment la première des cinq parties
du livre, du jeu des concepts et du jeu de l'amour. Si j'étais Louise
ou Clara, je serais furieuse qu'une écriture « mâline » (par opposition
à féminine dans le jargon des épistolières) réussisse à me dire
si bien. Marc Gendron est drôlement futé. Je retiens de «Louise
ou La nouvelle Julie» que ce roman ne ressemble à rien. C'est beaucoup
et presque trop. Aussi, que cet auteur est possédé du démon de l'écriture
et qu'il a, pour soutenir son projet, cette curiosité et cette intelligence
qui, sans être indispensables, ne gâtent rien. (Réginald Martel,
La Presse, novembre 1981)
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Les espaces glissants
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Québec/Amérique,
1982 |
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Marc Gendron
a du talent, des ressources, un désir de sortir le-récit-qui-marche-tout-seul
de ses ornières, une capacité d'émouvoir... Trois textes retiennent
l'attention. Le deuxième, longue incantation émotive, exacerbée,
intitulé
« séminations », dont chaque phrase commence par un « tu ». Le troisième,
« babylone noir/blanc », où semble s'exprimer peut-être plus nettement
qu'ailleurs la volonté de traverser la ville, d'en dénombrer les
lieux, la mécanique, les espaces à reporter sur la feuille blanche.
Et le dernier, « rousse éros rosse », long poème érotique qui décante
le plaisir orgiaque de l'écriture en état de passion.
(Madeleine Ouellette-Michalska, Le Devoir, octobre 1982)
Marc Gendron avait publié en 1981 « Louise ou La nouvelle Julie
» qui avait étonné beaucoup de lecteurs. Il publie cette année «
Les espaces glissants » qui étonnera davantage... On sent qu'il
a tout son temps et des millénaires derrière lui. Cinq parties et
de la distance entre chacune de ces parties. L'ENFANCE DE L'ART,
c'est l'enfance, mais surtout l'esprit d'enfance... SEMINATIONS,
c'est l'adolescence. Un seul signe de ponctuation : le point. Pas
de majuscules et des phrases très très courtes... BABYLONE NOIR/BLANC,
c'est le chapitre du on. Sorte de dépersonnalisation, tout coule,
la vie est désorbitée, sans continuité. Rien qu'une série d'instants
et de sensations. Dans HIBERNATIONS, le seul signe de ponctuation
est l'étoile et l'étoile remplace aussi tous les accents. ROUSSE
EROS ROSSE est décidément sous le signe de James Joyce... Une poésie
cosmique alterne avec une sorte d'enfantillage qui nous ramènerait
à la première partie. (Claire de Lamirande, Le Droit , novembre
1982)
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Minimal Minibomme
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Québec/Amérique,
1984 |
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Voici une œuvre unique dans les lettres québécoises,
un roman inclassable et sans compromis, d'avant-garde si ce mot
a encore un sens, réservé aux obsédés du langage plutôt qu'aux amateurs
d'histoires à l'eau de rose ou bien ficelées. Ce texte exige du
lecteur qu'il s'y investisse, qu'il se laisse emporter et submerger.
À partir d'une histoire d'amour sans queue ni tête, l'auteur
interroge la littérature et l'existence. Si vous aimez Joyce, le
Surréalisme et Arno Schmidt, précipitez-vous. Si vous préférez ne
pas vous frotter à la modernité dans ce qu'elle a de plus décapant,
sachez que vous perdez une occasion d'être secoués et de vous frotter
à une autre approche de la littérature. Allez, un peu de courage,
vous serez à coup sûr dépaysés et récompensés. (Daniel Tremblay
© juin 2002)
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Jérémie ou Le Bal des
Pupilles
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Les Quinze éditeur,
1986 |
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Disons-le d'entrée de jeu, je recommande la lecture
de ce roman à tous ceux pour qui le langage est plus important que
l'intrigue. Marc Gendron donne ici le beau rôle à un prof bossu,
à la fois tendre et cynique, dont le seul plaisir consiste à observer
la faune de son collège. C'est à travers son regard de hibou que
nous suivons une douzaine de profs (les douze apôtres dont il serait
l'antéchrist?) se débattre dans les labyrinthes de l'éducation.
Non seulement notre Diogène tente-t-il d'initier ses élèves à la
réflexion critique, mais en plus il est follement amoureux d'une
collègue aux formes alléchantes. Mais il ne se fait aucune illusion,
au contraire la passion et la souffrance lui permettent de regarder
ailleurs et de frapper juste. Le corps déformé et les méninges en
liesse, il donne forme et vie à ses observations. Il s'en remet
aux mots pour guérir, il met toutes ses billes dans le panier de
la littérature, il rue dans les brancards et crie dans le désert
qu'il prend soin de cultiver. (Daniel Tremblay © juin 2002)
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Opération New-York
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L'Hexagone, 1990 |
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« Opération New York » n'est pas
un roman linéaire, traditionnel ni dans sa forme ni dans
son écriture... En bref, le récit nous plonge dans
un univers flottant entre la réalité crue et le fantastique
pur, nettement dans le no man's land situé entre la réalité
et la fiction... Le roman de Marc Gendron parvient, en une centaine
de pages, à retenir toute notre attention à cette
forme littéraire hors du commun.
(Jean-François Crépeau, Canada français, août
1990)
Il s'agit d'un voyage par la voie des mots que nous propose Marc
Gendron dans « Opération New York »... Les personnages
qui traversent le décor ne manqueront pas cependant de rester
gravés dans notre esprit, tant l'auteur possède l'art
de la métaphore.
(Anne-Marie Voisard, Le Soleil, 11 août 1990)
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Le noir et le blanc
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XYZ éditeur, 1994 |
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Dès les premières lignes, le lecteur rencontre un
peintre qui n'arrive pas à surmonter la mort accidentelle de sa
femme et dont le travail de deuil débouche sur le suicide. Puis
le lecteur découvre que cette fantaisie macabre est la transposition
d'une expérience somme toute banale : un mari abandonné s'est vengé
en donnant à la femme aimée le visage de la mort. Voilà donc une
oeuuvre moderne exemplaire : les événements y tiennent peu de place,
seule la vérité du langage dévoile la réalité et permet au drame
(réel ou fictif) de progresser par bonds et par illuminations. (Daniel
Tremblay © juin 2002)
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Le prince des ouaouarons
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XYZ éditeur, 1997 |
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L'auteur sait user d'un langage qui a recours à tous
les instruments de la littérature et de la sensibilité, depuis la
métaphore filée jusqu'à l'autodérision... « Le Prince des ouaouarons
», c'est un terrible adieu à soi et pour cela, un livre bouleversant.
(Réginald Martel, La Presse, mai 1997)
Dans une langue (léchée) qui n'a rien à voir avec la langue parlée,
le narrateur sidéen du « Prince des ouaouarons » enchaîne les phrases
avec ce qui évoque l'immense énergie du désespoir... L'écriture
est tour à tour superbe et affolante, flirtant une minute avec l'économie
de mots, justes et précis, tantôt avec la bousculade résolument
métaphorique... (Julie Sergent, Le Devoir, avril 1997)
Dans son ouvrage précédent — « Le noir et le blanc » —
Marc Gendron s'était attardé à décrire les méandres d'une vie, d'une
œuvre artistique, brisée par la mort d'un être aimé: un abandon
que le protagoniste principal ne peut dépasser... Son plus récent
roman — « Le Prince des ouaouarons » — traite également
de la mort mais sur un tout autre ton... Le prince en question se
contente de dresser avec délices le bilan de sa vie, de tout ce
qu'il s'est autorisé à goûter, sans tenir compte de la morale ou
de l'opinion publique... Ayant recours à une écriture très souple
et quelquefois empreinte d'un grand lyrisme..., l'auteur manie également
avec virtuosité le sarcasme et décoche des flèches particulièrement
acérées et assurément politiquement incorrectes... Un ouvrage surprenant
donc, puisqu'il réussit le tour de force d'allier érotisme et mort
sans jamais tomber dans le pathos... (Benoît Migneault, Fugues,
juin 1997)
Dans la première partie, « La peau », ce choix de présenter un
homosexuel dans toute sa splendeur et sans aucun jugement moral
pour sécuriser le lecteur a de quoi surprendre... Dans la deuxième,
« Les eaux », j'ai été encore une fois surpris. Il y a là de superbes
pages sur l'enfance. Des moments de haute poésie... Quant à la troisième,
« Les os », elle fait la boucle, conclut sur une vision du monde
tout à fait conforme au personnage. L'écriture est toujours aussi
belle. (André Vanasse, Lettres québécoises, juillet 1997)
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Titre à suivre
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XYZ éditeur, 1998 |
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L'auteur jette sur la société de consommation
un regard à la fois amer, cynique et amusant, par le recours
à un style recherché où l'on multiplie les
images à un rythme étourdissant.
(Pierre Karch, Lettres canadiennes, octobre 1998)
Curieux ouvrage que le roman de ce Québecois. « Piégé par les lois
du quotidien », le héros de « Titre à suivre » est un cancéreux
qui a consacré sa vie à la publicité avant de s'interroger sur sa
profession et, en définitive, son existence. Œuvre portée par
un certain humour noir, une espèce de démence qui l'entraîne dans
les dédales langagiers, l'auteur fait appel à toutes les ressources
de l'écriture pour cerner son sujet, passant du réalisme le plus
cru à l'imaginaire le plus débridé, et ce en six chapitres :
« La peur du pire », « L'empereur du pire », « L'empire des
mots », « L'empire du mal », « La mort des mots », « Le mal empire
». (Roger Foulon, Nos lettres, février 1999)
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